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Ciao Amore, ciao - Luigi Tenco
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Pour une fois c'était lui l’entêté, et pour une fois c'était lui qui faisait l'erreur qui devrait affecter le restant de sa vie. Ismaël aimait penser que ce jour de septembre représentait le jour de sa mort, et peut-être au-t-il mieux fallu que ce soit vraiment le cas.​

"Tu sais que si tu reviens ce sera soit entre quatre planches, soit escorté par l'armée directement en prison ?"

Sous la lumière de la lune, Idir observait le seul humain dont le sort lui importait vraiment hausser les épaules.

"Tu sais même pas où je vais. Peut-être que j'ai juste envie d'apprendre le macédonien."

Le plus jeune des deux ramassa une pierre qui traînait à côté de la souche qui lui servait de siège et la lança sur Ismael dont l'attitude moqueuse lui déplaisait.

"Surement, c'est pour ça que tu pars en pleine nuit."

Idir lui lança un nouveau caillou, qui lui valut un coup d’œil meurtrier "habitue toi, parce que ça finira surement comme ça."

Et un troisième. Ismael perdit patience, le lanceur trouvait que ces derniers mois il perdait facilement patience. Le plus âgé des deux attrapa avec force le poignet du deuxième qui était bien décidé à continuer le supplice jusqu'à ce que mort s'ensuive ou qu'un changement d'avis s'opère.

Ce n'était pas le départ définitif d'Ismael qui avait causé l'irrémédiable rupture, et peut-être seraient-ils restés en contact encore un moment si sa main libre n'avait pas rejoint la joue d'Idir avec une violence dont il ne se savait pas capable. Ni le geste, ni même la douleur n'avait marqué ce dernier autant que l'aura mauvaise qui se dégageait de ses yeux noirs. "Arrête, ferme là et écoute bien : les gens font pas toujours ce que tu veux. Habitues-toi à ça."

Plutôt qu'attendre qu'il se décide à lui casser le poignet, Idir le repoussa une bonne fois pour toutes, résolue à faire le deuil du Ismael qu'il avait connu.

05 Septembre 2009

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"Tu veux continuer à travailler ? T'as pas le matura Shtetërore cette année ?" Saimir, agriculteur de son État secoua la tête en soupirant. Il voyait bien quel dessein servirait l'argent gagner à ses côtés "Vous finirez tous par partir hein ? Ta sœur, le fils Vokshi, celui des Zoraqi. Enfin, je ferrai surement pareil avec quelques années de moins, ce pays est pourri." L'homme au visage durci par les années de labeur peu récompensé remonta la fermeture rouge de sa cote de travail et indiqua d'un signe de la main à Idir de le suivre. "J'ai vu juste hein ? Tu comptes aller où ?" Le jeune homme n'avait encore parlé à personne de ses plans, mais il connaissait bien Saimir, il avait travaillé pour lui tous les étés lorsqu'il n'avait pas des cours de rattrapage scolaire pour pallier ses résultats médiocres, il savait qu'il ne le jugerait pas. "Les USA, j'ai un cousin là-bas." L'agriculteur hocha la tête, faussement impressionné, la famille a l'étranger, dans un pays riche, c'était presque une tradition ici. "Continue d'aller à l’école quand même, tu pourras toujours venir après." Idir acquiesça mollement, Saimir savait qu'il ne l'écouterait pas, et c'est vrai que sa présence à l'école se faisait de plus en plus rare, et sa présence sur l'exploitation de plus en plus régulière. Idir remerciera plus tard l’incompétence de son lycée pour avoir averti ses parents très tard et la discrétion de son patron qui n'avait juste pas envie de se mêler de ses affaires. 

Le temps passa, monsieur et madame Bogdani après s'être battu dans le vide finir par se résigner à le laisser subir ses erreurs. Au mois de mai 2010, il partit rejoindre son cousin aux USA et ne passa jamais son certificat de fin d'études. Un choix douteux, mais après tout c'était le sien.

12 Septembre 2009

Po ti ma bone shumë me hile

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